À propos
AGIR / ART DES FEMMES EN PRISON est un événement de diffusion d'œuvres interdisciplinaires créées à l'intérieur de différents établissements de détention. Réalisée sur une période de deux ans, cette initiative d'art communautaire a engagé, dans un processus collaboratif, une cinquantaine de femmes judiciarisées et une dizaine d'artistes professionnels multidisciplinaires.
Pour la première fois au Canada, des œuvres créées à l'intérieur des murs de prisons abordent des thèmes aussi engagés que la criminalisation de la pauvreté, et ce, avec l'intention d'être présentées publiquement et d'ouvrir un dialogue avec les citoyens. Les œuvres lèvent le voile sur les luttes individuelles de femmes en conflit avec la loi, mais aussi sur les inégalités systémiques qui maintiennent les écarts et criminalisent la pauvreté. Ce qui différencie ce projet des autres expositions sur la scène artistique internationale, c'est l'engagement égal des artistes et des femmes. Le point de vue d'AGIR se distingue de celui de plusieurs expositions autour de la vie en prison parce que le travail vient directement des personnes détenues et véhicule un message d'une manière qui leur est propre, empreinte de leur vécu et bagage culturel.
AGIR veut susciter une réflexion critique face à notre recours à l'incarcération en tant que société et une ouverture vers les alternatives possibles. Les œuvres soulignent l'humanité des femmes incarcérées et les font découvrir au-delà de leurs délits ou de leur sentence, dans un contexte artistique. Elles questionnent notre choix, en tant que société, de financer le maintien des prisons au lieu d'investir dans des services plus durables et moins coûteux sur le long terme.
Pour accompagner le public dans ces réflexions, cette exposition est accompagnée d'une série de tables rondes et de visites guidées. AGIR cherche la participation du public et privilégie les échanges entre les artistes, les femmes judiciarisées et le reste des citoyens.
histoire
Au printemps 2007, la Société Elizabeth Fry du Québec (SEFQ) a initié un projet faisant appel à la création artistique comme moteur de changement individuel et social. L'idée était de travailler avec des femmes incarcérées, ou en processus de réinsertion sociale, sur un projet artistique qui leur permettrait de prendre parole pour offrir à la société un nouveau regard sur qui elles sont.
Dans le besoin d'une expertise artistique, la SEFQ a invité à cette aventure Engrenage Noir / LEVIER, une organisation qui soutient l'art communautaire et activiste en réponse à des enjeux sociaux et des inégalités systémiques, notamment la pauvreté. Ce partenariat s'est concrétisé sous forme d'un projet d'art communautaire, appelé Agir par l'imaginaire. Pendant deux années complètes, cette entreprise a voyagé à travers quatre différents lieux de production, soit l'établissement de détention provincial, Maison Tanguay; l'institution pour femmes sous sentence fédérale, le pénitencier de Joliette; l'Institut Philippe-Pinel; ainsi que la maison de transition Thérèse-Casgrain. Entre les préoccupations de la SEFQ axées sur la judiciarisation des femmes et celles de LEVIER, abordant les inégalités sociales, la ligne directrice du projet s'est articulée autour de l'exploration du lien qui existe entre la pauvreté et l'incarcération. En d'autres mots, les œuvres issues de cette expérience explorent, de près ou de loin, comment les différentes formes de pauvreté, économique, sociale, culturelle et autres, conduisent les femmes à la criminalité et comment l'incarcération accentue leur situation de pauvreté.
La sociÉTÉ Elizabeth Fry du quÉbec
Fondée en 1977, est un organisme communautaire dont le mandat est de soutenir les femmes ayant des démêlés avec la justice, mais aussi de sensibiliser les autorités et l'opinion publique à leurs réalités afin que ces dernières puissent reprendre leur place dans notre société et participer activement à la vie sociale, culturelle et économique de notre pays.
Engrenage Noir / LEVIER, fondé en 2001, est un organisme à but non lucratif dont le mandat est de soutenir des projets d'art communautaire et d'activisme créatif, ainsi que de financer des projets de collaboration artistiques qui abordent les causes systémiques de la pauvreté en lien avec la diversité des écosystèmes, les droits de la personne et la responsabilité éthique.